dimanche 18 octobre 2015

Première matinée : à la découverte du vieux quartier de Hanoï.

6 heures du mat... C'est l'heure de la propagande... les hauts parleurs déversent la bonne parole officielle sur la masse des classes laborieuses... La rue s'éveille lentement...



Sur les 8 de notre petit groupe déjà sur place, on est 4 à retrouver Eric et Toï pour partir à l'aventure dans le vieux d'Hanoï.
Au XVème siècle, réquisitionnés par le pouvoir royal pour ses besoins et ceux de la cour, les artisans s'y sont regroupés par métiers... d'où l'appellation de quartier des 36 corporations. Les noms de rues rappellent la spécialité de chacune... Rue de la Soie, bien sûr, mais aussi rue des Orfèvres, du Coton, du Fer, du Sucre et bien d'autres. Toï nous dit que si, un peu partout, un certain nombre de boutiques proposent désormais des vêtements ou des produits "made in China" aux touristes, beaucoup d'autres ont conservé leur activité traditionnelle .. Ainsi, les quincailliers sont tous dans la même rue, tout comme les horlogers ou les bijoutiers ou les marchands d'ex-votos ou de jouets, de lanternes en papier, de linge de maison...









8h30. C'est parti pour la chasse aux images ! Pour cette première journée, Eric ne nous a pas donné de consignes particulières... si ce n'est d'ouvrir nos yeux et nos oreilles. Une direction de travail quand même... priorité à l'ouverture...

Les portes de l'hôtel ne sont pas encore refermées que nous voilà plongés directement dans l'effervescence de la rue asiatique.
Tout y est.  La cacophonie... du flot de mobylettes pétaradantes qui klaxonnent en continu, des marchands ambulants qui hèlent les passants. Les effluves et les couleurs.... des fleurs, des fruits, de cuisine. La moiteur de l'air... La chaleur... On a beau s'y attendre, comme à chaque fois, il y a un moment de flottement avant que la magie opère... Ou, quand la rue est un lieu de vie... bureau, salle de jeu, cuisine, salon.. Accroupi à même la chaussée ou assis sur ces petits tabouret en plastique de couleur, on travaille, on fait des affaires, on discute, on cuisine, on joue, on lit le journal, on téléphone... ou on prend l'air !










Voilà pour l'ambiance. Mais il suffit de lever les yeux pour découvrir un patrimoine architectural bien particulier... Y dominent, les fameuses "maisons tubes", si étroites parce que l'imposition se faisait sur la largeur du pas de porte. Alors on a construit en longueur... l'échoppe d'abord, ouverte sur la rue, l'arrière boutique ensuite, puis une cour avec un escalier pour accéder aux étages supérieurs et aux pièces de vie, où cohabitent souvent plusieurs générations, puis encore plus loin, la cuisine. De loin en loin, des maisons de style occidental début du XXème siècle et, perdus entre les échoppes qui débordent sur les trottoirs, des temples et des pagodes... Et par dessus tout çà, des nuées de fils électriques et téléphoniques qui se chevauchent et s'entrecroisent.







Nous n'avons pas de but précis, nous marchons au hasard, là où nous portent nos yeux...
Nous sommes étonnés de voir autant de jeunes couples en grande tenue. Le dimanche, c'est le jour des photos de mariage, nous explique Toï. Qui se font traditionnellement plusieurs semaines avant la cérémonie et à peu près toujours aux mêmes endroits... Pour nous, autant de modèles consentants.




















Le quartier a gardé ses caractéristiques traditionnelles mais s'est aussi adapté au tourisme... Dans certaines rues, des boutiques proposent des produits de randonnées, vrais/faux Northface surtout, des cafés à l'occidentale avec un joli mobilier...




D'ailleurs, on prendrait bien un petit café justement ! Le Vietnam est un gros producteur, de Robusta, et le café une boisson très populaire. Les Vietnamiens le boivent chaud ou glacé, avec du lait concentré, le préparent "à l'ancienne" avec un filtre et le servent dans un verre. Evidemment, on est loin du Nespresso ! mais c'est bon. Corsé aussi... on comprend mieux le lait concentré...












 Un truc amusant... le top du top du café vietnamien c'est le kopi luwak. Son histoire est comment dire ?... particulière. Ses grains sont récoltés dans les excréments d'une civette asiatique. L'altération enzymatique des grains dans l'appareil digestif de la bestiole décompose certaines protéines. Du coup, lors de la torréfaction, se développent des arômes uniques de caramel et de chocolat. Du coup aussi, il vaut une petite fortune... Les grincheux assurent que la production est beaucoup trop faible pour alimenter tous les torréfacteurs du pays et que ce qui est proposé aux touristes n'est que du faux... Tant pis, on va en acheter quand même ! rien que pour raconter tout çà !