jeudi 22 octobre 2015

Un peu d'histoire


Hier soir, on a visité le site du QG viet-minh pendant le siège de Dien Bien Phu.... En fait, il est dans un village, Muong Phang, à quelques kilomètres au pied d'une colline qui surplombait celles occupées par les troupes françaises, en pleine jungle... Impénétrable.... Indétectable... les postes de commandement en bambou du général Giap et de son état major ont été reconstruits en dur, les tranchées bétonnées, mais l'ensemble est moins qu'impressionnant... comme quoi, faut pas se fier aux apparences...

Avec le lever du jour, première surprise... Dien Bien Phu, c'est au fond d'une cuvette. Avec des collines autour. On sait tous çà ! Donc, en ouvrant les rideaux on s'attend plutôt à se trouver dans un site encaissé... Et bien pas du tout...  On n'a pas vraiment l'impression d'être au fond d'une vallée... plutôt dans une immense plaine fermée par des montagnes, loin... très loin, qu'on devine dans la brume... Alors elles sont où ces fameuses collines ?
Deuxième surprise... on se rend très vite compte que le lieu n'a pas été sanctuarisé et qu'une ville avec de grandes avenues a poussé là où il n'y avait qu'un village et quelques centaines d'habitants... On ne voit plus ces fameuses "collines", la plus haute culminait à 300 m... Elles ont ou été submergées par l'urbanisation ou tout simplement rasées, pour percer des avenues, construire des logements...

Seules, deux, Eliane et Dominique, ont été préservées... En haut de la première, au bout des escaliers, on peut visiter le poste de commandement retranché, voir, à son pied, quelques dizaines de mètres à peine, le gigantesque cratère provoqué par les centaines de kilos d'explosifs qui ont été charriées à dos d'hommes dans les tranchées au plus près des Français,  l'épave d'un char américain et surtout les tranchées se faisant face qui donnent une idée de la terrible proximité entre les belligérants... Une stèle à la mémoire des combattants viet-minh aussi. En bas, un stock des matériels militaires dont disposait chacune des parties... quelques mitrailleuses pour les uns... chars et canons en pagaille pour les autres... Un peu gros quand même mais on va pas faire de remarques, hein ? Plus loin le cimetière...
Dominique a été entièrement bétonnée à l'occasion de la commémoration du 60ème anniversaire de la bataille. Au sommet, 400 et quelques marches, une vue à 360° sur la ville...


















On s'est laissé dire que tout cela ne plaît pas forcément aux vétérans qui auraient voulu que Dien Bien Phu reste en l'état, un lieu de mémoire.
Même si la plupart des traces historiques ont disparu, ce qui fait carrément froid dans le dos, c'est de voir comment ce site -collines ou pas- était complètement dominé par les montagnes... et les positions des vietnamiens...

Suite de la visite, le musée. Lui aussi tout neuf, inauguré en 2014. Une succession de halls mal éclairés, avec des maquettes, du matériel militaire, des photos -sous titrées en vietnamien, des journaux -russes et chinois- retraçant les 9 années de guerre contre l'envahisseur et les heures décisives de Dien Bien Phu. On y est accueilli par l'oncle Ho him self...


















Troisième et dernière étape, le poste de commandement du général de Castries. Une casemate au trois quart enterrée, entourée de tranchées, fortifiée avec des sacs de sable et 4 pièces qui servaient de lieu de travail et d'habitation.


A 100 m, se trouve le seul monument du souvenir des officiers et soldats de l'armée française d'Indochine. Erigé à l'initiative privée d'un soldat de la légion... allemand. C'est là que Bigeard avait souhaité que ses cendres soient dispersées. Refusé.

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